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NOUVELLES NOUVELLES...

Voila plus de 15 jours sans internet…dur dur…

Toujours en vie…malgré de nombreuses péripéties. A commencer par Bassila. Mardi matin comme prévu nous partons pour Bassila. A notre arrivée, nous sommes très bien accueillies par le magasinier. Il nous demande de téléphoner au gestionnaire du dépôt qui était en vacances pour lui confirmer notre travail. Très gentiment, Sabrina me tend le téléphone car en vue des quelques conversations qu’elle a eu avec ce monsieur et les explications du magasinier, nous nous attendons à avoir une personne un peu désagréable au téléphone. Donc, je téléphone à ce cher monsieur…et là c’est le drame, il a passé 20 min à hurler au bout du fil…comme quoi il ne voulait pas que l’on travaille au dépôt en son absence alors que nous l’avions prévenu de notre arrivée. J’ai donc été obligée d’appeler son supérieur hiérarchique pour que le gestionnaire nous laisse travailler. Il faut savoir qu’apparemment ce monsieur est désagréable avec tout le monde et qu’il a failli en venir aux mains avec un de ces collègues. Aurait-il des choses à cacher ? Nous y retournons donc le lundi 21 juin pour le rencontrer (300km dans la journée !) !!! Même pas peur d’abord ! A part ça, le magasin du dépôt est juste parfait : Climatisé, propre, bien rangé, pas de carton sur le sol, fiche de stock à jour !!! Coté informatique ils utilisent Médistock. A voir avec le gestionnaire comme pour le reste.

A Savé, le travail s’est bien passé. Pas de péripéties particulières pour changer. L’équipe du dépôt nous a invité à manger de l’igname pilé sauce sésame car c’est la région. Vraiment délicieux ! Une équipe très disponible et prête à tout pour nous aider. Par contre, leurs conditions de travail ne sont pas faciles. En effet, le dépôt (construit par l’état) se trouve au niveau de l’hôpital de zone alors que le personnel responsable du dépôt se trouve au niveau du bureau de zone qui est à 3 km de l’hôpital. De plus, il n’y a aucun personnel dédié spécifiquement au dépôt : le magasinier est commis au CSC, la gestionnaire est comptable du Bureau de zone. Il y a donc pas mal de problèmes dans la gestion générale du dépôt. Le coefficient de vente pour le dépôt est de 1,1 (comme pour tous les DZ de cette région). Le dépôt n’est pas autonome financièrement. Toutes ses dépenses sont prises en charge par la zone sanitaire. Ils utilisent Médistock comme logiciel de gestion des médicaments. Nous avons pu discuter avec une des personnes qui a donné la formation sur ce logiciel. Très instructif. Le logiciel est globalement adapté aux besoins des DZ. Il reste néanmoins quelques incohérences notamment dans le calcul des besoins du dépôt qui se fait en mois et non en quantités. De plus, les prix sont fixés par l’ordinateur (après avoir défini le coefficient multiplicateur lors du paramétrage) et donc il est impossible de faire des marges dégressives lissées pour les prix élevés (si on souhaite modifier le prix d’un produit il faut le faire au moment de la facturation à chaque fois !!!! Pas Facile, c’est une des raisons qui empêche la plupart des DZ d’utiliser ce logiciel pour les médicaments autres que les CTA). Le logiciel permet de connaitre les besoins des formations sanitaires (comme PharMeg) mais le DZ se retrouve face au même problème que dans le Borgou-Alibori où les formations sanitaires ne donnent pas les informations nécessaires au calcul. Le grand point fort du logiciel est le fait d’avoir une maintenance Béninoise qui se déplace en cas de problème et qui réalise des supervisions tous les 3 mois avec recyclage du personnel. Nous avons envoyé nos observations plus détaillées au président… On attend ses remarques. De plus, nous espérons rencontrer cette semaine l’équipe de PISAF pour en apprendre plus sur le logiciel et leurs différentes actions au niveau des DZ. Il faut savoir qu’ils ont financé la création d’un manuel de procédures pour la gestion des Zones Sanitaires dans lequel une partie est consacrée aux DZ. Ce manuel est en cours de validation et devrait être diffusé à partir de janvier 2011. Nous avons pu récupérer ce manuel (nous sommes de bonnes détectives…) qui nous semble très compliqué…A voir !
Nous avons appris qu’après remaniement ministériel au niveau du ministère de la santé, n’existe plus. Confirmation auprès du Dr Adonon que nous avons eu au téléphone. Il est actuellement en stand-by. Toujours est-il que les Zones Sanitaires et donc les DZ n’ont plus de direction au niveau central. Nous n’avons donc plus de référent au ministère de la santé. On nous dit que les responsables des Zones Sanitaires sont maintenant les DDS (Direction Départementale de la Santé). Mais ceci ne facilite pas une action d’harmonisation des DZ. A notre retour sur Cotonou, nous allons absolument avoir besoin de retravailler avec les autorités du ministère pour créer de nouveaux contacts pour PSF37.

Sinon, à coté du travail, Géraldine a voulu me montrer son village de cœur, Kokoro pour le week end. Elle m’avait prévenu que ce ne serait pas tout confort ! On s’est retrouvé à dormir dans une pièce de la maternité qui ressemble plus à un cagibi qu’à une chambre quand on est 2. Nous avons quand même réussi à caser nos nombreux bagages. Etant l’invité, Gé m’a laissé le lit et elle a pris le matelas par terre. On doit vous faire remarquer que le ménage n’est pas le fort des filles de la maternité. Première nuit : nous avons vidé la moitié de la bombe insecticide et désinfecté les matelas à l’eau de javel. En gros, la nuit a été à peu près tranquille. A part la chambre, il faut préciser que les toilettes sont un trou au fond du jardin envahi par les cafards à la tombée de la nuit. Sabrina qui adore les petites bêtes, était très heureuse…Lors notre dernière nuit nous nous sommes faites « attaquer » par des souris. Nous avons donc fui courageusement et nous avons dormi sous le porche de la maternité, sur les bancs en ciment, avec les chauves-souris au dessus de nos têtes. Ayant réveillé Rosalie (l’aide soignante) par notre déménagement, elle a souhaité dormir avec nous. Donc nous avons dormi avec les chauves-souris, les moustiques et autres bestioles et… les ronflements de Rosalie !!! Un peu dur ! Malgré ces petits désagréments, le week-end à Kokoro était vraiment sympa. On a vu la pépinière, tout Kokoro, tous les amis de Géraldine ! On a fait le plein d’arachides, on a offert à Gé une bouteille de miel maison, on a mangé des coulis coulis juste trop bons. Nous avons vécu le village dans toute sa réalité et nous en sommes reparties des souvenirs plein la tête et le cœur gros.

Nous sommes arrivées à Savalou, un peu fatiguées et nous avons mis beaucoup d’espoir dans l’hôtel mais ils furent déçus : Hôtel pas très propre (pour un prix élevé) et extrêmement bruyant. Un cuisinier qui a voulu nous faire payer un plat de spaghettis 2500 FCFA !!!! Oui mais bien sûr… Nous avons quand même travaillé efficacement à Savalou. L’équipe fut disponible. Le magasin est fait dans un ancien local du centre de santé. Pas vraiment idéal pour un dépôt.Nous n’avons jamais vu un dépôt avec autant de ruptures. Sur un an, presque 100% des médicaments observés ont connu au moins une rupture. Et le pire c’est que plusieurs de ces médicaments ont connu plus de 3 ruptures (et de longues ruptures…). Le taux de satisfaction des formations sanitaires en pâtit automatiquement. Il n’est ici que de 58% !!! Selon le magasinier ce serait la faute de la CAME. Mais nous ne pouvons pas le vérifier car il ne conserve pas de trace de ses bons de commande à la CAME. Le dépôt n’est pas autonome financièrement mais a pour vocation de le devenir. De plus, le CAR souhaiterait qu’il y ait un gestionnaire du dépôt car actuellement le magasinier est désigné comme le responsable du dépôt mais n’a pas les capacités de gestion nécessaires (niveau scolaire 3éme sans le Brevet) et le comptable du bureau de zone qui est sensé le seconder est un peu perdu. Ils devraient utiliser Médistock mais le comptable ne maitrise pas le logiciel et le magasinier n’a pas accès à l’ordinateur. La personne qui a reçu la formation avec le magasinier est partie sur Savé.

Nous avons évolué à Dassa pour le week-end dans un hôtel très calme qui possède une autruche hermaphrodite (nous, on a toujours pas compris ?!).

Après un week-end de repos, de lavage et de travail, nous sommes prêtes à attaquer une nouvelle semaine qui commence demain par la rencontre du gestionnaire aimable de Bassila et en fin de semaine par la rencontre avec PISAF. Nous partons à Abomey mardi. Nous attaquons nos 4 derniers DZ. Espérons que la logistique sera plus facile à partir de maintenant…



Sabrina et Géraldine 

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