J-10 AVANT LE RETOUR !

Mon séjour béninois touche à sa fin.

Si un mot devait résumer mon séjour, ça serait: naturel.

Eh oui, tout m’a paru aller de soi. Je n’ai jamais rencontré de difficultés, j’ai eu la chance que tout se passe sans problème pour le transport, pour la santé et pour le travail. J’ai trouvé ma place aussi bien dans les familles (parfois après un peu plus de temps que pour d’autres, mais au final cela a toujours été difficile de les quitter…) que dans les équipes de travail. Vraiment aucune difficulté d'intégration !!

Comme je l’ai déjà dit, il faut beaucoup d’énergie pour faire bouger juste un peu les choses. Mais cela fait parti de l’Afrique, avec ses charmes et ses petits défauts. J’ai essayé de faire mon maximum dans chaque lieu où je suis passée. Le logiciel PharMeg, malgré quelques petites imperfections que l’on découvre et corrige dans son utilisation quotidienne, est un outil qui est devenu indispensable pour les Dépôts. L’exemple de Malanville et de Banikoara est flagrant. Depuis que PharMeg n'y fonctionne plus (après la défaillance des ordinateurs soumis aux caprices des tensions électriques locales !), la gestion des produits pharmaceutiques est devenue chaotique et surtout, le suivi financier (sacrés crédits!) est catastrophique. Force est de constater néanmoins, que le manque de rigueur entraîne à lui seul de nombreuses aberrations, aussi bien pour le suivi financier que pour le rangement et l’archivage des différents documents. La fragmentation administrative des responsabilités n'encourage pas la prise d’initiative, chacun préférant rester dans sa petite sphère qu'aider son voisin. Quant à la communication (et pourtant, nous sommes au pays des palabres), beaucoup ne savent pas ce que cela veut dire !

A nous (mais pas seulement) d'insuffler la motivation nécessaire car la bonne volonté ne manque pas. Il suffit de voir l'envie d'apprendre et de progresser de tous les membres des équipes.

Je pense notamment à Bachirou et à Julien. Mais avec une mention spéciale pour Bachirou car avec une formation moins importante que celle de Julien il est d’une rigueur et d’un sérieux dans son travail qui forcent le respect. En plus, il maîtrise parfaitement PharMeg et son envie de progresser est remarquable. Un très bon exemple pour tous!

Évidemment, je n'oublie pas l'incontournable Adamou, gestionnaire de la Pharmacie de l'HZ Malanville, dénommé par tous " le Consultant" car formaté PharMeg par Alain depuis 3 ans, et qui n'hésite pas à se rendre dans les Dépôts, même le week-end, pour dépanner ses collègues.

Pour un premier petit bilan du travail effectué ici , je suis satisfaite. Je sais que mon séjour fut utile même si je n’ai pas résolu tout les problèmes (chose impossible !!!lol)

Sinon, la vie quotidienne fut riche de nouvelles expériences et de belles rencontres. Un grand, grand merci à Bachirou, Lékiatou, Ralyatou, Julien, Daoudou, Juste, Christian pour leur accueil, leur hospitalité, pour leur gentillesse et surtout pour les moments d’échange et tous les fous rires…Et aussi pour toutes les découvertes que j’ai faites grâce à eux, aussi bien des coutumes que de la gastronomie (mon papa m’a toujours dit: « Mange local pour ne pas être malade… » et je peux vous dire qu’il a raison !). Je pense en effet avoir goûté toutes les pâtes béninoises possibles ... ma préférence va vraiment à l’igname pillé, ça se mange tout seul et après on est calé pour les 48 heures suivantes. J’avoue quand même que les fruits (même si j’ai trouvé plusieurs fois des petites bananes qui ont vu le soleil, pas comme celles de France) et les crudités me manquent un peu. Fritures et féculents sont bannis de mon alimentation pour les prochains mois…lol.

Pour les dernières petites anecdotes: j'ai mangé des crêpes au Bénin. Si, si…Bon, pas aussi bonnes que celles de ma grand-mère mais avec un bon petit goût de France. Je suis parti acheté des poulets et des pintades, vivants. C’était la première fois que je tenais ces animaux là vivants…on voit bien là la Parisienne…Après il a fallu les tuer et les plumer. C’est Caret la fille de Christian qui a 12ans qui s’en est occupée. Personnellement je ne vois pas ma petite sœur qui a le même âge faire ça (moi non plus,d'ailleurs!). Si chez nous l’enfant est roi, ici l’enfant doit grandir vite et se rendre utile le plus rapidement possible…

Sinon, la région de Malanville est superbe. Il y a des « champs » de baobabs et comme c'est la saison des pluies, tout est vert. Le contraste des couleurs avec la terre rouge (latérite) est étonnant. J’ai eu l’opportunité d’aller visiter un grand nombre de formations sanitaires de la zone Malanville-Karimama; cela m’a permis de quitter le "goudron" et de découvrir des paysages magnifiques. Le regard se perd dans l’immensité des champs, car ici il y a peu de relief. Nous sommes dans la Vallée du Niger. Par contre, ces endroits ne sont pas faciles d’accès: les pistes sont vraiment en mauvais état et les pluies abondantes n'arrangent rien. J'ai bien cru que nous ne passerions jamais, mais le chauffeur a l’habitude, et ça passe…

Sur le marché de Malanville, j’ai trouvé plein de petits objets à ramener en France. J’ai fait la journée d’une veille dame : 2000FCFA de petites bricoles. Elle était heureuse, la dame.

Je reviens avec plein d’images dans la tête (trop peu dans l’appareil photo…) et un bon paquet de souvenirs à déballer. Et l’expérience, tant personnelle que surtout professionnelle, m’a réellement enrichie. Reste la rédaction de la thèse pour que tout cela contribue « un petit peu » à l’amélioration du circuit béninois du médicament…ça serait une telle satisfaction de voir les choses un peu changer !

Mais une chose est sûre : qu'est ce que j'aime ça !...

* Géraldine *